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Shosuke Matsutake est né en 1929 sur l’île de Taketomi, minuscule île de l’archipel subtropical d’Okinawa. Pour nous, il se remémore la vie insulaire à travers les âges.
Comment la vie sur l’île de Taketomi a-t-elle changé depuis votre enfance ?
Lorsque j’étais plus jeune, on comptait plus de 2 000 résidents. Aujourd’hui, on en recense à peine 360. Je me souviens que nous mangions des ignames tout le temps puisque c’était le seul aliment que nous pouvions cultiver ! Aujourd’hui, nous avons trouvé d’autres façons de labourer avec des animaux, et le tourisme occupe une part importante de nos vies.
Je vends des paniers tressés à la main et j’enseigne la vannerie dans le cadre d’ateliers à HOSHINOYA Taketomi Island.
Avez-vous toujours vécu à Taketomi ?
Non. Taketomi étant formée par un récif corallien, il est difficile d’y faire pousser quoi que ce soit. À mes 20 ans, je suis donc parti pour Iriomote, deuxième plus grande île d’Okinawa, en vue de cultiver mon propre riz et de le vendre.
J’y ai travaillé pendant 30 ans, avec quelques allers-retours entre temps pour ramener du riz à Taketomi.
Sinon, comment gagniez-vous votre vie ?
J’ai également ramené à Taketomi des buffles avec lesquels je labourais mes rizières à Iriomote. J’en ai fait un élevage et je les vendais à d’autres îles.
J’ai également introduit les vers à soie à Taketomi, ce qui m’a permis de vendre de la soie brute à un fabricant textile de Miyazaki sur le continent.
Les ressources naturelles n’était que rares à Taketomi, il fallait ruser de créativité !
Quels sont vos souvenirs d’Okinawa sous l’occupation américaine (1945-1972) ?
Après la guerre, les américains ont introduit de nouveaux produits sur l’île, comme la farine et le maïs. Ce qui a signifié que nous n’avions plus besoin de cultiver les champs. Et bien entendu, le dollar américain était devenu notre devise.