1 – Le terme Shōji est apparu durant la période Heian (794-1185), il désigne les portes et les cloisons en bois et papier transparent qui marquent les différents espaces des habitats nippons. Translucide et naturellement résistant, le washi, le papier utilisé dans les cadres en bois, est issu d’une très ancienne technique qui requiert un grand savoir faire. Ce procédé permet non seulement de filtrer la lumière mais aussi de l’optimiser dans la pièce. La trame du papier guide naturellement les rayons, et permet ainsi d’éclairer même les angles sombres.
2- Le washi, élément indissociable des shōji, est inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis le mois de novembre 2014. Élaboré à partir des fibres extraites de l’écorce du mûrier, la fabrication du shōji (ce papier), requiert adresse et savoir-faire. Une fois battues, les fibres se transforment en pulpe. Après ajout de mucilage* – neri – et d’eau, l’ensemble donne une pâte blanchâtre et visqueuse que l’artisan vient récupérer à l’aide d’un cadre muni d’un tamis. Par une succession de mouvements précis il recouvre le tamis d’une fine pellicule de pâte qu’il dépose ensuite sur un plan de travail afin de la faire sécher. Le papier ainsi obtenu sera fixé sur le cadre en bois de la paroi grâce à un amidon contenant de la colle.
3 – Dans les chambres de Hoshino Resorts KAI Nikko, ces parois, placées devant les baies vitrées, apportent un cachet incomparable. Elles permettent une diffusion douce de la lumière durant la journée, et apportent le soir venu une atmosphère incroyablement raffinée. Car le papier, par sa structure, réfléchit la lumière intérieur, donnant ainsi plus de clarté à la pièce, tout en assurant l’intimité des lieux, puisqu’il n’est pas transparent. Le shōji, si ce n’est son côté résistant, a aussi l’avantage d’offrir une ventilation naturelle des espaces, ce qui permet aux intérieurs de respirer…
* substance répandue dans les graines de lin, les lichens, les algues… qui se gonfle au contact de l’eau pour former une matière visqueuse.